Sulfates dans les savons, gels douches et shampoings : les sulfates (SLS, SLES, ALS…) sont des tensioactifs très répandus dans les produits d’hygiène pour leur pouvoir moussant et dégraissant. S’ils sont efficaces, ils peuvent aussi être irritants, altérer la barrière cutanée et présenter des enjeux environnementaux.
Ce guide complet explique ce que sont les sulfates, pourquoi les éviter dans un savon de toilette, comment les repérer sur une étiquette INCI, quelles alternatives privilégier et pourquoi les savons saponifiés à froid constituent une solution particulièrement douce.
1. Qu’est-ce que les sulfates (SLS, SLES, ALS) ? – Définition complète et fonctionnement
Les sulfates sont des molécules tensioactives utilisées depuis des décennies dans les produits d’hygiène et d’entretien. Leur rôle principal est de permettre à l’eau et aux corps gras — habituellement incompatibles — de se mélanger. Grâce à leur structure chimique particulière, les sulfates capturent les saletés et les impuretés, puis les emportent lors du rinçage.
Les principaux sulfates du marché
- Sodium Lauryl Sulfate (SLS) : produit à base d’huile de palme.
C’est le sulfate le plus connu et le plus anciennement utilisé. Très efficace, il possède un fort pouvoir détergent. Il produit une mousse abondante et immédiatement visible, ce qui lui vaut d’être largement utilisé dans les shampoings, gels douche, dentifrices, nettoyants pour le visage et même dans certains savons liquides. - Sodium Laureth Sulfate (SLES) : composé chimique dérivé d’huile de coco, d’huile de palme ou de pétrole.
Proche du SLS, il passe par un procédé d’éthoxylation destiné à le rendre plus doux. S’il est effectivement un peu moins irritant, sa fabrication peut produire des résidus indésirables comme le 1,4-dioxane si les étapes de purification ne sont pas rigoureuses. - Ammonium Lauryl Sulfate (ALS)
C’est une variante utilisant l’ion ammonium à la place du sodium. Ses propriétés moussantes et nettoyantes sont similaires à celles du SLS, mais sa douceur n’est pas significativement meilleure.
Ces tensioactifs sont appréciés dans l’industrie cosmétique car ils sont :
- très efficaces,
- très peu coûteux,
- faciles à formuler,
- compatibles avec de nombreux ingrédients.
Mais leur efficacité… est aussi la raison pour laquelle ils posent problème.
2. Pourquoi éviter les sulfates dans les savons ? – Une efficacité qui peut devenir agressive
Les sulfates, bien qu’efficaces, ne sont pas toujours adaptés à une utilisation quotidienne sur la peau. Leur action surpuissante les rend parfois trop abrasifs, surtout pour les peaux sensibles ou fragilisées.
Une puissance détergente souvent excessive
Les sulfates ont été conçus à l’origine pour des usages industriels : nettoyage de machines, dégraissage, produits ménagers. Leur intégration dans des cosmétiques humains est venue ensuite, car ils créent une mousse généreuse et rapide, très appréciée des consommateurs.
Cependant, leur puissance dégraissante dépasse parfois les besoins d’un produit destiné à un usage fréquent sur le corps.
Un impact sur l’équilibre cutané
La peau possède une barrière protectrice : le film hydrolipidique. Ce mélange de sébum, de sueur et de lipides joue un rôle crucial contre la déshydratation et les agressions extérieures.
Les sulfates ont tendance à :
- dissoudre ce film protecteur,
- déséquilibrer le microbiome cutané,
- fragiliser l’épiderme.
Pour les peaux normales, cela peut se traduire par un simple dessèchement.
Pour les peaux sensibles, l’impact peut être bien plus marqué. Evitez le plus possible les sulfates dans les savons.
Un confort d’utilisation discutable
Si la mousse est agréable, beaucoup utilisateurs constatent :
- tiraillements après la douche,
- sensation de peau qui « grince » (signe d’un dégraissage excessif),
- rougeurs,
- démangeaisons.
C’est pour cela que de nombreuses personnes se tournent vers des produits plus doux, notamment les savons saponifiés à froid.
3. Risques et inconvénients pour la peau des sulfates dans les savons – Un nettoyage trop agressif pour certains types de peaux
Les sulfates ne sont pas « dangereux » au sens strict, mais ils peuvent être irritants, surtout en usage quotidien. L’impact dépend du type de peau, de la fréquence d’utilisation et de la formulation globale du produit.
Voici les principaux effets indésirables observés des sulfates dans les savons.
Altération de la barrière cutanée
La barrière cutanée fonctionne comme un mur de briques :
- les briques sont les cellules de kératine,
- le ciment est fait de lipides essentiels (céramides, cholestérol, acides gras).
Les sulfates peuvent dissoudre ce “ciment lipidique”, entraînant :
- perte d’eau (déshydratation),
- micro-fissures invisibles,
- davantage de sensibilité.
Irritations et rougeurs
Les sulfates dans les savons, gels douche et shampoings peuvent provoquer une irritation locale, surtout sur :
- les peaux sèches,
- les peaux atopiques,
- les peaux sensibles,
- les zones fines (visage, cou).
Sensibilisation sur le long terme
L’usage fréquent de produits contenant des sulfates peut augmenter la réactivité cutanée. La peau devient plus sensible à d’autres facteurs : parfums, froid, frottements, eau calcaire.
Impact sur le cuir chevelu
Dans les shampoings, les sulfates :
- assèchent le cuir chevelu,
- accentuent l’apparition de pellicules,
- dégradent la fibre capillaire,
- accélèrent la décoloration des cheveux colorés.
4. Impact environnemental des sulfates dans les savons – Une empreinte qui mérite réflexion
Au-delà de l’impact cutané, les sulfates posent également des questions environnementales.
Origine pétrochimique
La majorité des sulfates sont issus de la pétrochimie. Leur fabrication nécessite :
- des matières premières fossiles,
- des étapes chimiques lourdes,
- des solvants ou catalyseurs.
Biodégradabilité variable
Si certains sulfates se dégradent assez rapidement dans l’environnement, d’autres persistent plus longtemps selon :
- leur concentration,
- la température,
- la qualité des eaux usées,
- la présence d’autres agents chimiques.
Toxicité aquatique
À forte concentration, certains sulfates peuvent affecter :
- les poissons,
- les invertébrés aquatiques,
- les plantes et algues.
Les stations d’épuration en éliminent une partie, mais pas toujours totalement.
Comparaison avec un savon saponifié à froid
Un savon SAF artisanal a une empreinte environnementale très faible :
- ingrédients biodégradables,
- production basse température,
- pas de solvants,
- déchets limités,
- emballages réduits.
C’est une alternative beaucoup plus respectueuse.
5. Comment repérer les sulfates dans les savons sur une étiquette INCI ? – Guide simple
Les INCI (listes d’ingrédients) peuvent paraître complexes, mais pour repérer les sulfates, c’est très simple : il suffit de rechercher les mots contenant sulfate.
Voici les principales dénominations :
- Sodium Lauryl Sulfate (produit à base d’huile de palme)
- Sodium Laureth Sulfate (composé chimique dérivé d’huile de coco, d’huile de palme ou de pétrole)
- Ammonium Lauryl Sulfate
- Sodium Myreth Sulfate
- TEA-Lauryl Sulfate
- Potassium Lauryl Sulfate
En règle générale, plus un ingrédient contenant “sulfate” apparaît en haut de la liste, plus sa concentration est élevée.
Attention aux fausses mentions “sans sulfates”
Certains produits affichent « sans SLS / sans SLES », mais contiennent d’autres tensioactifs tout aussi irritants.
La lecture de l’INCI reste toujours la seule source fiable.
6. Alternatives douces recommandées – nettoyer sans agresser la peau et se passer des sulfates dans les savons
Heureusement, il existe de nombreux tensioactifs doux, efficaces et mieux tolérés, ainsi que des méthodes de nettoyage naturelles.
Les tensioactifs doux les plus utilisés
- Sodium Cocoyl Isethionate (SCI)
Connu sous le nom de “baby foam”, il est réputé pour sa douceur et sa mousse crémeuse. - Coco-Glucoside & Decyl Glucoside
Tensioactifs doux d’origine végétale (sucre + huile de coco).
Très bien tolérés, convenant aux peaux sensibles. - Sodium Cocoyl Glycinate
Obtenu à partir d’acides aminés. Offre un nettoyage doux avec une mousse fine. - Sodium Lauroyl Glutamate
Idéal pour les produits visage et les peaux réactives.
Alternatives non tensioactives
- Savons saponifiés à froid (SAF)
- Poudres lavantes à base d’argiles
- Huiles nettoyantes (pour le visage)
Ces solutions respectent la barrière cutanée tout en nettoyant efficacement.
7. Pourquoi privilégier un savon saponifié à froid ? – Le choix le plus doux pour la peau contrairement aux sulfates dans les savons
Le savon saponifié à froid (SAF) est une méthode artisanale respectueuse de la peau, des ingrédients et de l’environnement.
Voici pourquoi il constitue une alternative idéale aux produits contenant des sulfates dans les savons.
Une fabrication douce et artisanale
La saponification à froid conserve la qualité des huiles car elle se déroule à basse température.
Les huiles ne sont pas « cuites » ; elles gardent leurs propriétés bienfaisantes.
Présence naturelle de glycérine
Contrairement aux savons industriels, qui extraient la glycérine pour la revendre, les savons SAF conservent naturellement 8 à 10 % de glycérine.
C’est un humectant puissant qui protège et hydrate.
Aucune trace de tensioactifs agressifs
Le processus de saponification crée naturellement un agent nettoyant doux : le savon.
Inutile d’ajouter SLS ou SLES pour faire mousser.
Surgras et douceur incomparable
Les savons SAF contiennent un surgras (huile non transformée), idéal pour :
- nourrir la peau,
- prévenir le dessèchement,
- apaiser les irritations.
Adaptés aux peaux sensibles
Les peaux suivantes profitent particulièrement bien des savons SAF :
- atopiques,
- sèches,
- réactives,
- eczémateuses,
- fragiles.
Choix écologique et éthique
Les savons SAF sont généralement :
- emballés minimalement,
- biodégradables,
- fabriqués localement,
- composés d’huiles de qualité (bio, pressées à froid).
C’est l’une des formes de nettoyage les plus durables.
8. Idées reçues sur les sulfates dans les savons : décryptage
« La mousse prouve l’efficacité : il faut des sulfates »
Faux. La mousse est avant tout sensorielle : un savon SAF mousse suffisamment pour nettoyer sans agresser.
« Les sulfates sont inoffensifs si on rince bien »
Pas pour tout le monde. Les peaux sensibles peuvent réagir même avec un rinçage impeccable.
« Si c’est bio, il n’y a pas de sulfates »
Pas toujours. Certains produits “naturels” contiennent des tensioactifs synthétiques. Seule la lecture de l’INCI est fiable.
« Les sulfates sont indispensables pour les cheveux gras »
Ils peuvent être utiles en clarifiant ponctuellement, mais un usage quotidien n’est pas recommandé.
9. FAQ : sulfates dans les savons
Les sulfates sont-ils cancérigènes ?
Non, les sulfates courants ne sont pas classés comme cancérigènes. Le souci concerne plutôt certaines impuretés pouvant apparaître lors du procédé d’éthoxylation.
Mon savon SAF contient-il des sulfates ?
Non. Un savon saponifié à froid traditionnel n’intègre pas de sulfates ajoutés.
Les sulfates conviennent-ils à toutes les peaux ?
Certaines peaux les tolèrent bien, mais les peaux sensibles, sèches ou atopiques sont plus vulnérables.
Existe-t-il un label “sans sulfates” ?
Pas officiellement. Il faut lire l’INCI ou chercher les mentions “sans SLS/SLES”.
La mousse d’un SAF est-elle moins bonne ?
Elle est différente : plus crémeuse que volumineuse, mais tout aussi efficace.
10. Conseils pratiques pour consommer plus sainement et éviter les sulfates dans les savons
- Apprenez à lire l’INCI.
- Préférez les savons saponifiés à froid, faits avec des huiles bio et sans solvants.
- Pour les shampoings : alternez avec des formules douces si vous avez le cuir chevelu sensible.
- Si vous fabriquez vos produits : évitez les tensioactifs agressifs et misez sur un bon équilibre d’huiles.
- Renseignez-vous sur la méthode d’extraction des huiles (pressées à froid, sans solvants).
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